QUELLE ÉTRANGE RELIGION…
LOUP FRANCART
Rouge, transparent, cristallin, pur,/ Que vous regardez en soulevant le verre,/
Que l’on admire d’un œil gourmand,/ Qui résonne de sons grêles et harmonieux,/
Qui enchante le regard avant le palais / Et que vous portez à votre nez/
Pour en sentir les effluves, douces,/ Chatoyantes, légères comme un parfum,/
Avant d’en prendre une gorgée, petite,/ Froide ou tiède, que vous laissez couler/
Avec ferveur, dans votre bouche/ Pour la malaxer et ronronner/
Jusqu’à en extraire l’ensemble du fruit,/ De la banane à la framboise,/
Des bois d’olivier aux arbousiers,/ Et laisser mourir en vous/
Les derniers arrière-goûts, fragiles,/ Du nectar que vous avez amoureusement/
Ouvert, éventé, effeuillé, humé,/ Et finalement savouré.
Quelle étrange religion que celle-ci ! …/… (suite…)