LES DAMES DE SÉVILLE (5)
DANIEL J. BERGER
Un convivium de femmes de vin, épouses de propriétaires de Bordeaux et/ou propriétaires elles-mêmes, s’est formé autour d’un séjour de plaisir à la Feria de Séville. Après corridas, repas distingués, sorties dans les casetas et visites des lieux, ces dames sont venues aussi pour présenter leur vin à l’hôtel Alfonso XIII.
Retour sur une escapade mémorable en avril 2015 dans l’orgueilleuse et sensuelle cité andalouse, l’occasion de croiser plusieurs dames de Séville, señoras réelles ou imaginées.
Elle vous leurre de sa muleta couleur nuit noire, vous entraîne dans une église où pleure une vierge Macarena, aussi révérée que le Christ qu’elle soutient (à g.) et qui fascine chaque hombre sévillan.
Puis dans une autre, attirante comme un ventre, où prie une rombière voilée égrenant un chapelet sous une voûte sombre, dont les colonnes d’or torsadées vous rappellent la puissance et l’effroi de l’Opus Dei.
Séductrice, elle vous avale dans ses ruelles, comme à Rome ou à Naples elles sont courbes, leur tracé décalé par rapport à l’axe nord-sud protègeant du soleil d’enfer a été calculé par les urbanistes romains, qui avaient compris que la terre tourne.
Les courbes oscillant au cœur de Séville sont féminines.