Le vin rouge serait « boisson barrière » anti Covid.
Selon une récente étude de chercheurs américains de Caroline du Nord les flavonols et proanthocyanidines contenus dans le vin rouge auraient un certain effet sur la contamination du virus de la Covid19 en l’empêchant de se fixer sur nos cellules, des composés polyphénoliques que l’on trouve naturellement dans les tannins des vins rouges.
Message annexe : les vins rouges du Roussillon, bien macérés et issus de cépages tanniques comme le carignan, la syrah ou le grenache muris sous le climat méditerranéen, sont particulièrement bien pourvus en composants polyphénoliques.
Le tableau publié récemment par le revue espagnole Semana Vitivinicola pose une question paradoxale : face à la diversité régulièrement revendiquée de tous bords — renaissance des cépages anciens (par exemple verdesse, jacquère,romorantin, etc.), oubliés (ondenc, mollard, persan, etc.), nouvelles variétés (cabernello, merollo, nerolo, etc.), hybrides et métis (marselan, caladoc, seyval blanc, etc.) ou encore plants OGM –, on assiste inévitablement à une concentration des cépages les plus exploités, comme en témoigne ci-dessous la présence du cabernet sauvignon en Chine, dont la surface plantée a dépassé celle de la France (en milliers d’hectares).
NB: le trebbiano toscano n’est autre que l’ugni blanc, cépage exploité principalement pour la vinification du Cognac.
La distribution de la cuvée spéciale ‘Mtonvin’ n°7 va se dérouler du 16 octobre au 13 novembre prochains. Les commandes ont finalement atteint le chiffre de 14 248 bouteilles, un record surprenant.
La clôture des réservations de la cuvée spéciale ‘Mtonvin’ n°7 a du être reculée d’un mois au 1er août pour répondre à la demande de nombreux retardataires. Mais il a bien fallu refuser les commandes trop tardives de septembre et même d’octobre.
En début de campagne le rythme des réservations était si lent qu’il nous a fait craindre l’annulation de l’opération si l’objectif de 10 000 bouteilles cumulées des deux vins de la famille Courrian n’était pas atteint. On pouvait croire à un engourdissement du à la Covid 19, mais le confinement s’est avéré en réalité un facteur d’encouragement.
Ce sont donc presque 9 500 b du médoc Tour Haut-Caussan et plus de 4 800 du corbières Cascadais qui vont être réparties entre Orléans, Manosque et Stuttgart (le 16.10); la Mayenne (23.10); Paris, qui compte pour la moitié des commandes (13.11); et la Haute Savoie à la frontière suisse (16.11).
« Pendant le Covid, Mtonvin nous fait du bien. »
La famille Courrian et tout particulièrement Véronique (photo ci-dessous), s’est dévouée tout l’été et la période des vendanges, en réservant au fur et à mesure 14 500 bouteilles à étiqueter « Cuvée Spéciale n°7 » et en organisant une livraison complexe et étalée dans le temps.
« Je me suis régalée avec cette opération incroyable, nous dit Véronique Courrian, notre prix est très tiré, proche du prix de revient mais l’affluence des commandes m’a vite rassurée. Vous vous êtes bien organisés entre vous tous et votre blog est super. En cette période de Covid l’opération Mtonvin nous a fait du bien. »
Signalons au passage que l’offre Tour Haut-Caussan 2019 ‘En Primeur’ sera close au 31.12. Tarifs via courrian@tourhautcaussan.com. Voir aussi leur site.
La vendange 2020 est très satisfaisante aussi bien à Tour Haut-Caussan qu’à Cascadais, qualité et quantité sont au rendez-vous. « Nous avons récolté en plein beau temps et sans être mouillé, nous avons terminé au 1er octobre juste avant la pluie. Vendanger avec des masques n’est pas marrant, mais on s’y est fait et la dernière soirée a été quand même bien explosive. «
Le masque au nez, le moulin au loin
Trois enseignements à tirer
Cette 7ème cuvée spéciale est une réussite: le principe d’achat groupé est bien rôdé et s’annonce durable; l’objectif de rapport qualité/prix reste la raison d’être n°1 et doit le rester, mais sans chercher à viser des prix inférieurs à la valeur intrinsèque des vins sélectionnés; et l’élargissement progressif de la base d’acheteurs, opéré par eux-mêmes*, est une garantie de résultat gagnant-gagnant, amateurs et vignerons.
Le seuil minimum d’une Cuvée Spéciale ‘Mtonvin’ soit 10 000 bouteilles en moyenne, implique de coopérer avec des domaines pouvant produire et commercialiser une telle quantité entre 7 et 8 € /b ttc livré, en moyenne. Nous nous sommes jusqu’alors logiquement cantonnés à Bordeaux qui répond à tous nos critères. Mais nous n’écartons pas une coopération avec des vignerons du Languedoc, de la vallée du Rhône ou de Provence, par exemple. Il est encore difficile d’envisager une sélection de crus hors Hexagone car l’Europe du vin est compliquée, sauf à passer pas un importateur dont le commissionnement risque de rendre le juste rapport Q/P plus hasardeux. **
Le blog mtonvin.net, maintien du lien entre les amis buveurs participant à nos cuvées spéciales, souhaite de bonnes dégustations aux acheteurs de la n°7 et leur donne rendez-vous pour la prochaine campagne.
À SUIVRE : BORDEAUX, UN MONDE ET UNE CULTURE UNIQUES
* approximativement 250, chiffre à préciser, soit une moyenne approximative de 48 à 60 b par acheteur, à préciser également. En vue d’actualiser nos statistiques, merci à ceux ayant groupé les achats de plusieurs amis de nous en communiquer le nombre.
** Les essais infructueux en Espagne et au Portugal ne vont pourtant pas nous décourager d’en tenter de nouvelles.
DERNIÈRE MINUTE: CLÔTURE RÉSERVATIONS REPOUSSÉE AU 17.7
Après vous avoir proposé notre récit des vins de la famille Courrian au travers de leur maître d’œuvre principal, Philippe, nous interrogeons aujourd’hui celui qui conduit Tour Haut-Caussan depuis deux décennies, son fils Fabien.
Il observe un redémarrage progressif de l’activité post Covid, notamment la vente aux particuliers qui participe pour 1/3 du C.A de Tour Haut-Caussan. Une bonne répartition des stocks leur permet de mieux s’adapter à la demande. Et aussi à l’export avec les « ventes de précaution avant Brexit » qui marchent bien, « et d’abord en Angleterre. »
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5 QUESTIONS À FABIEN COURRIAN
Fabien Courrian au large du moulin de Tour Haut-Caussan
1.Fabien Courrian, vous avez pris le relais de votre père il y a déjà 20 ans. Vous donne-t-il encore des conseils?
J’étais sur le tracteur à 14 ans ! De même que mon père avait tout appris de mon grand-père, j’ai tout appris de mon père. Qui pense déjà à ceux de ses petits-enfants qui prendront la relève… Lui et moi sommes d’accord sur tout et notre savoir faire se perpétue.
Ce qu’il y a dans une bouteille c’est le résultat de 400 petits travaux en continu et chacun d’eux doit être bien fait, un jour après l’autre tout au long de l’année. Par exemple, nous travaillons les sols à la main, pour obliger les racines à plonger profondément. Aux vendanges, nous trions au bout des vignes, sur les bennes. Et en faisant les choix qu’il faut au bon moment, en regardant et en écoutant la nature, car nous vinifions ce qu’elle nous apporte. C’est l’approche Courrian depuis plus de 60 ans.
Nous ne suivons pas les modes, elles conduisent à des vins qui finissent par se ressembler. Pour nous l’œnologue-conseil c’est d’abord un médecin, qui ne vient consulter que lorsque la vigne est malade.
Mon père a quitté le Médoc pour les Corbières en 1992 tout en continuant à venir ici régulièrement, notamment aux vendanges, car celles de Cascadais précédaient celles de Tour Haut-Caussan. C’est de moins en moins vrai, le bordelais se réchauffe, nous avons pris plus d’un degré en moins de vingt ans.
2. Y a-t-il des solutions pour éviter la suralcoolisation du vin?
Pas beaucoup… Il y a des procédés techniques comme la désalcoolisation, mais ce n’est pas le genre de la maison. Nous flirtons avec les 15°, quelquefois au-dessus. Si on avance la date des vendanges, les vins seront trop verts. Je disais que nous vinifions la nature, et c’est elle qui nous apporte le réchauffement. Il a d’ailleurs certains avantages: à la vigne les cabernets sauvignons étaient lents à mûrir par le passé; aujourd’hui c’est à leur mûrissement excessif qu’il faut porter attention ! Et les petits verdots sont plus beaux. Et aussi à l’exportation : les vins excédant 14,1° ne sont pas soumis à la récente augmentation des droits de douane aux États-Unis.
Chai décoré à Tour Haut-Caussan
3. Cascadais est passé en bio. Tour Haut-Caussan est-il bio sans le dire? Voyez-vous une progression du bio dans votre partie du Médoc?
Nous sommes « presque bio ». En Médoc nous avons affaire à un mildiou qui évolue, bien différent de celui qu’on affrontait il y a vingt ans (qui arrive d’ailleurs aussi en Corbières) et les traitements ne sont pas autorisés pour la conversion bio. Nous devons aussi lutter contre l’oïdium avec le soufre, lui autorisé. Les viticulteurs totalement bio qui ne traitent pas perdent beaucoup de récolte, leurs vignes périclitent, c’est dramatique. Et ceux qui mettent beaucoup d’engrais encouragent le mildiou. Cela dit, depuis mon grand-père nous n’avons jamais mis de désherbant et mon père a été le premier en Médoc à faire des vendanges en vert, entre autres exemples de notre approche qui tente d’innover tout en conjugant avec la nature.
4. Quel a été votre pire millésime? Et votre meilleur?
Je dirais qu’un grand millésime vient sans douleur, presque sans effort, c’est ce qui fait qu’il est grand. 2016 sûrement, et 2015. Bien sûr 2010 et 2009. 2012 aussi, c’est un joli vin. Mais ce sont ceux qui ont été les plus durs à faire dont j’ai le souvenir le plus vif. Tout particulièrement le 2003, mais malgré la canicule la plante a conservé de l’acidité et c’est un vin qui a toujours bien goûté; le moment est venu de le boire sans plus attendre, il commence à baisser.
5.Et le2016, celui de la 7ème cuvée spéciale ‘Mtonvin‘?
C’est un grand millésime. Le vin est très mûr, avec des fruits noirs, tannique. Il étanche la soif. Les vieilles vignes ont joué pleinement leur rôle. Et puis la nature nous a aidés, il a plu juste quand il fallait. Il a 15-20 ans d’avenir devant lui.
Je trouve le 2016 encore supérieur au 2015 (et vous rassure, il titre 14° et non 15…)
La cuvée spéciale ‘Mtonvin’ n°7 a été lancée le lendemain du déconfinement 1ère phase. C’est la première fois qu’une cuvée spéciale ‘Mtonvin’ comprend deux vins, millésime 2016 : le médoc Château Tour Haut-Caussan, et le corbières Château Cascadais, dont le 2011 avait déjà fait l’objet d’une cuvée spéciale et été très apprécié.
La période de pandémie est très difficile pour les viticulteurs privés à la fois de distribution dans l’Hexagone et d’export à l’international. Cette cuvée spéciale n°7 est notre manière de soutenir la famille Courrian, dont les vins remarquables à prix raisonnable correspondent bien à l’esprit ‘Mtonvin’.
Le propriétaire des deux domaines, Philippe Courrian, commente sa carrière de plus de soixante ans. Suite du premier chapitre…
NOTRE RÉCIT DES VINS DE PHILIPPE COURRIAN (2)
Philippe Courrian (ci-contre) a quitté le séminaire à l’âge de 13 ans pour venir travailler au domaine de ses parents dans le Médoc à Blaignan, au château Tour Haut-Caussan. Au début il peine à en vivre et doit aller travailler ailleurs comme régisseur. Il en revient assez vite « car, croyez-moi, mieux vaut être pauvre chez soi que chez les autres ! » Il travaille la vigne d’abord avec un cheval, et en 1965 « il y a eu engouement pour le tracteur, le rendement, la rentabilité, l’industrialisation… Souvent au détriment de la qualité, ce qui n’a pas forcément enrichi les vignerons. »
Mais la roue de la fortune ne va pas l’oublier: moins de 10 ans après ses débuts, en 1973, il vend au plus cher toute sa récolte au négociant américain Alexis Lichine installé à Bordeaux. Il est sorti de l’ornière, on le remarque, on écoute désormais M. Philippe Courrian.
En 1992, il achète dans les Corbières les dépendances du château Saint-Laurent à M. de Bermon de Vaux, un vieux moulin enfoui sous les ronces et huit hectares de vignes quasi abandonnées.
Le domaine couvre aujourd’hui vingt cinq hectares de vignes et d’oliviers.
La propriété nichée dans la vallée de la Nielle, entourée de collines de garrigues et de pinèdes, est traversée par une petite rivière et de multiples cascades : il la rebaptise Château Cascadais.
Laissons donc Philippe Courrian préciser quelles étaient ses intentions d’alors (d’après son livre Vigneron du Médoc (*).
Du Médoc aux Corbières
« Après 50 ans passés dans le Médoc, j’ai eu envie de vivre autre chose, de repartir vers une nouvelle « quête métaphysique ». Et en 1992 les Corbières se sont trouvées sur mon chemin : je suis tombé amoureux d’une petite vallée avec quelques vignes autour. Au pied de maisons plusieurs fois centenaires coule une rivière qui dégringole de la montagne au rythme de cascades où l’on se baigne en été. Ces collines des Corbières rassemblent et résument toute ma vie avec l’idée rassurante de cette quiétude que je retrouve chaque fois que je pénètre dans ma vallée. Ce poste frontière, ces châteaux accrochés aux nuages, l’idée de ce Sud et cette présence cathare, l’austérité de cette nature restée pratiquement vierge, et bien sûr la vigne, tout me poussait vers ce pays. Je suis vigne et ne pouvais l’être que là. »
Il ajoutait : « Je vais redevenir paysan au sens le plus noble, je vais modeler le paysage et retrouver l’accord entre l’homme et la nature. Comme je mets mes raisins à ras du sol, au point de rencontre du pouvoir tellurique et du pouvoir cosmique, ce point de jonction me fascine. Mes dernières années d’exercice, je les vois ici dans ces Corbières, à rechercher les racines de la création du vin, avec une certaine virginité qui a disparu dans le Médoc. »
« La métairie ombragée aux volets bleus »
C’est en septembre 2005 que je me suis rendu à Cascadais — oublions vite le « château », la métairie ombragée aux volets bleus que Philippe Courrian a restaurée ne prétend qu’à la simplicité, l’intimité même. Il m’y a accueilli par ces mots : je ne sais pas pourquoi vous êtes ici, mais vous êtes le bienvenu. Il m’a tendu un panier en osier avec du pain, de la terrine et du saucisson, des fruits et une bouteille, puis m’a dit en souriant: allez vous promener dans les vignes, profitez de la nature, voyez comme elle est belle, moi j’ai à faire, nous nous verrons ce soir.
J’ai découvert sous le soleil généreux de septembre d’après les vendanges un vignoble en forme de cirque, où s’écoulent en silence de multiples petites cascades formant autant de lagons vert jade.
Au détour d’une haie j’en ai trouvé un à l’ombre (ci-dessous) et je me suis posé, « Vigneron du Médoc » en main que j’ai relu d’une traite, en allant de temps en temps piquer une tête dans l’eau claire.
Lagon, ta pureté n’inspire-t-elle pas celui qui la recherche quand il crée son vin ?
Le terroir de Cascadais. Entre fin du Massif Central et début des Pyrénées, les Corbières sont parsemées de collines (400 à 500 m), aux couleurs changeantes et aux reliefs variés, rappelant par endroits celles de Toscane. Sur les sols de calcaire et de schistes la végétation est rare voire absente, à l’exception de la vigne cultivée dans les parties les moins arides.
Cascadais : au milieu de la vallée coule une rivière
Les vignes de Cascadais comprennent les cinq cépages traditionnels de la région — vieux carignan, grenache noir, syrah et dans une moindre mesure, mouvèdre et cinsault. Elle donnent des vins d’un rouge grenat foncé, dégageant au nez des arômes de fruits noirs et rouges (cerises) mûrs, avec des notes poivrées et de réglisse, accompagnés d’odeurs de garrigue, de violette, de thym et romarin. En bouche, ils sont opulents, harmonieux, fruités et solidement charpentés, la matière est extraite avec art, on sent la chair et le gras, avec en finale de la fraîcheur sur une trame minérale. On ressent l’authenticité du terroir avec une impression d’exotisme sur la longueur.
Écrire la suite de « Vigneron du Médoc ? » J’étais venu lui proposer d’écrire une suite à ce livre que je trouvais passionnant par sa franchise, et son exigence et sa modestie à la fois. À la fin de l’après-midi j’ai retrouvé Courrianà son logis et nous avons discuté dans sa grande cuisine rustique en dînant et en buvant, interrompus la nuit tombée par le passage de collègues vignerons dont la langue résonnait fort.
Chez Philippe Courrian, déguster est un exercice sans faste ni manières, alternant ce soir-là Corbières, le sien et ceux d’amis, et Médoc notamment le fameux Tour Haut-Caussan 1990 en magnum, en dissertant sur leur personnalité et traits respectifs. Il parlait du tannat 100% qu’il commençait à élever en barriques, venues de Tour Haut-Caussan. Surpris par la facilité avec laquelle les vins se laissaient boire, j’écoutais, prenais des notes, questionnais, discutais et à un moment j’ai perdu pied… pour me retrouver le matin suivant tout habillé sur le lit d’une chambre au premier étage.
Il m’a emmené déjeuner à l’Abbaye de Lagrasse (ou était-ce Fontfroide ?) et là m’a confié qu’il ne pouvait pas laisser à un autre que Michel Creignou le soin d’écrire une suite genre « Vigneron des Corbières ». Pas sûr d’ailleurs qu’il en ait eu très envie, je n’ai pas cru bon d’insister, respectant sa fidélité envers le journaliste qui l’avait fait connaître au grand public. Le livre possible ne s’est jamais fait, dommage, j’aurais bien aimé qu’avec sa sensualité, son acuité et sa sagesse, il comment comment il allait élaborer « un vin[qui] ressemble à l’écriture d’un poème », ainsi qu’il le dit à la fin du livre, conclu en ces termes : » le vin a sa force interne, sa propre inertie qui conduit à la création. […] La création de l’art n’est pas intellectuelle mais la consommation de l’art passe impérativement pas l’esprit. »
Voilà quelques raisons qui nous font aimer les vins de Philippe Courrian et admirer hier comme aujourd’hui l’homme qui les produit, surpris de tout, étonné de rien, et la manière dont il mène sa vie, les étapes de sa pensée, de son imagination, de la maîtrise de son art auquel il tient.
(*) Vigneron du Médoc
Philippe Courrian, Michel Creignou, Éditions Payot, 1996, encore disponible neuf ou d’occasion sur les sites spécialisés — Rakuten, AbeBooks, Momox, Amazon, etc.
ALAIN DUTOURNIER, chef étoilé du Carré des Feuillants et du Trou Gascon à Paris, son ami (interview La RVF 2018)
« Philippe Courrian, c’est la mémoire du Médoc. Il n’a pas eu la chance de vinifier un grand terroir, sa propriété familiale étant tout au nord du Médoc. Mais justement, il a fait de Tour Haut-Caussan un vin sublime. Imaginez ce que cet homme talentueux aurait fait d’un terroir plus noble. Philippe, c’est la passion, avec une extraordinaire connaissance de la viticulture du Médoc. Il est allé ensemencer ses connaissances à Cascadais, dans les Corbières. Avec sagesse, il réveille ce vignoble. »
JACQUES DUPONT, Rédacteur en Chef Vin (article Le Point 2019)
« Blaignan, un point sur la carte dans ce coin perché du Médoc, non loin de l’estuaire, où rien ne semble bouger. Paysage identique de vignes et de petites routes où l’on peut se perdre, la présence du fleuve que l’on n’aperçoit pas, mais dont on devine en permanence la force. Rien n’a changé, sauf les propriétaires. Véronique et Fabien Courrian, quatrième génération sur le domaine, une famille médocaine pur jus depuis le XVIIe siècle (au moins), peuvent en témoigner : « On était dix-huit producteurs, on n’est plus que trois. Aujourd’hui, 60 % du vignoble appartiennent aux Chinois, 20 % au Crédit Agricole et le reste, c’est nous. Les problèmes de succession, les gens qui ont vendu leurs vins via la grande distribution et qui, pressurés, se sont retrouvés sans trésorerie... »
« Avec leur fichier de 6 000 clients, les Courrian qui ont toujours misé sur les particuliers, les cavistes et la restauration, maintiennent leur activité même si les temps sont difficiles. Les prix raisonnables pratiqués par le domaine n’y sont pas pour rien, mais c’est surtout la qualité des vins qui fidélise la clientèle. […] Tour Haut-Caussan a trouvé depuis longtemps son équilibre, une position délicate et qui demande de l’humilité de la part du vinificateur : un vin de garde, notre dégustation le prouve, mais qui peut se boire jeune. Philippe Courrian, le papa du duo, avait installé la légende, créé la notoriété. Fabien qui gère la vigne et le chai de Tour Haut Caussan, et Véronique qui s’occupe de vendre les vins y compris Cascadais en ont affiné les pratiques.«
« Philippe, lui, a pris le large ou plutôt le sud en rachetant en 1992, une petite vallée dans les Corbières qui a coûté le prix de trois hectares de médoc. Un paradis entouré de cascades – le vin délicieux qu’on y produit s’appelle Cascadais – d’où il sort rarement sauf pour venir voir ses enfants et casser la croûte avec son ami Michel Tesseron à Château Lafon-Rochet » (Grand Cru Classé Saint-Estèphe)
Dégustation Château Tour Haut-Caussan 2016 : 15,5/20 – Fruits noirs, fermé, bouche ronde, fondue, joli fruit, bonne matière, tanins vifs, un vin nerveux, fruité, tendu. Joli vin frais et de garde. 12,80 €.
Dégustation Château Cascadais (Bio) 2016 : 15/20 – Nez épicé, notes de garrigues, bouche serrée, tendue, fruits noirs. 7,80 €.
ATTENTION, les prix consentis pour les deux vins de la cuvée spéciale ‘Mtonvin’ n°7 ne sont pas ceux publiés ci-dessus: pour en savoir plus, contactez-nous via <contact@mtonvin.net>