• Facebook
  • Twitter
Mtonvin.net
  • Accueil
  • Nos parrains
  • Mission – Vocation
  • Liens blogs Vin
  • Archives
  • Contact
Sélectionner une page
  • LES VIGNERONNES DE SETÚBAL (6/6)

    par Daniel J. Berger | Déc 9, 2019

    REMANESCENTES

    De ce voyage dans la Péninsule de Setúbal débuté il y a deux mois jour pour jour, j’ai quelques « remanescentes », à commencer par Madame Leonor da Freitas, marchant (dans une video corporate) sur l’esplanade devant l’imposant château de Palmela, impériale, maîtresse d’elle-même comme de l’univers, et que je regrette de n’avoir pu rencontrer en personne.

    1. ANDREIA ET LUIS

    Luis et Andreia, sympathiques et dévoués collaborateurs de la Comissão Vitivinícola Regional da Península de Setúbal

    Andreia Lucas et Luis Narciso ont été mes guides, pour moi tout seul du fait de la défection de la journaliste canadienne Liz Palmer.

    Dans les moments passés à discuter ensemble, leur remarque revenait souvent: « nous sommes un petit pays. »

    J’avais beau leur dire que le Portugal est le 4ème producteur européen; qu’il a fait dernièrement des progrès à pas de géant, plutôt plus vite que la région Languedoc par exemple; que leurs vins ont atteint, hors Porto, Moscatel et Madère qui l’ont toujours eu, un niveau de qualité mondiale; qu’à chaque voyage on en constate les avancées; et qu’ils possèdent du nord au sud une diversité viticole inégalable.

    Rien n’y faisait, ils continuaient de me regarder avec une mine incrédule.

    Je leur disais que le Portugal est le 9ème exportateur mondial et que l’Afrique lusophone, le Brésil, les Etats-Unis, la Chine dégustent peut-être plus de vins portugais qu’italiens, espagnols ou français. Ils m’apprenaient qu’en France (importateur n°1), les Portugais installés depuis maintenant trois ou quatre générations, ils sont environ un million, ne boivent pas tous le vin de la « saudade » (*), ajoutant que la signature « vin du Portugal » n’est pas un facteur suffisant. Je leur faisais remarquer que leur pays n’est pas atteint du mal hygiéniste comme la France, où la consommation baisse drastiquement. Ils me répondaient que si elle ne faiblit pas dans leur pays où le vin est un aliment quotidien comme il l’a été jadis en France, en Espagne, en Italie, c’est aussi parce qu’elle est soutenue par les touristes.

    Je leur disais : créez des événements à retentissement mondial,

    faites savoir combien de médailles vous remportez aux concours internationaux,

    vous avez l’un des plus beaux profils viticoles au monde,

    arrêtez d’être seulement le « trésor le mieux caché d’Europe ».

    Soyez intraitables, soyez radicaux.

    Mais je faisais sans doute fausse route, la radicalité n’est pas dans la psyché lusitanienne, comme le montre l’azulejo de ce sage vigneron.

    (*) saudade ou sentiment d’un manque ou d’une absence — du passé, d’une personne, d’un lieu — et espoir-désir de les combler, une manière d’être présent dans le passé, ou d’être passé dans le présent, qu’on pourrait traduire (maladroitement) par « nostalgie ».

    Eduardo Lourenço, Mythologie de la saudade, Essais sur la mélancolie portugaise 1997.

    2. OFFRANDE AU CIEL

    L’autel de l’offrande Sobroso à 600 m d’altitude

    En revoyant dernièrement Le Mépris de Jean-Luc Godard, avec ses allusions à Ulysse et ses invocations aux dieux grecs, film dont le dernier plan est un ciel bleu immaculé où s’inscrit le mot FIN, j’ai repensé à la dégustation du blanc Sobroso de la Herdade du même nom, là où a été clos en Alentejo notre périple, par le salon VINIPAX. Filipe Teixeira Pinto, le propriétaire (bien) inspiré, nous l’avait à dessein organisée en altitude dans cet environnement extraordinaire — les méandres du Guadiana à 600 mètres plus bas au loin vers le nord, le sud éclatant de lumière où le fleuve va se jeter dans l’Atlantique à la frontière espagnole, et vers l’ouest les plantations d’oliviers et de vignes gagnées sur le désert –, pour hisser son vin en résonance avec l’immensité : j’ai eu l’impression d’une offrande au cosmos de l’homme humble mais fier.

    Filipe Teixeira Pinto, vigneron humble, homme fier

    3.  DÉGUSTATION À PALMELA

    Cette dégustation à la Maison de la route des vins à Palmela a été pour moi la plus représentative de la péninsule de Setúbal en termes de diversité, de qualité et de rapport Q/P.

    BLANCS :

    — Alcube 2018 (cépages fernão pires et moscatel, 13°, 4,50 €), nez d’agrumes et de pommes, persistance en bouche. Fait penser en plus rond au Vinho Verde (qui utilise le fernão pires en l’assemblant à l’alvarinho).

    — Cobaia 2014, vin orange vinifié comme du rosé en macératon pelliculaire, goût amer de noix et de bois (chêne hongrois), cuvée expérimentale de 300 b (100% fernão pires, 13°, 14,75 €).

    ROUGES :

    — Quinta da Invejosa Reserva 2017 : les tannins ne sont pas encore bien fondus, trop puissant à mon goût, à attendre (100 % castelão, 14°, 7 €).

    — Quinta do Monte Alegre 2016, de la localité de Fernando Pó, à boire maintenant (100% syrah, 14°, 6 €).

    — Herdade da Comporta 2015, assemblage élégant (touriga nacional 50%, castelão 25%, syrah 25%), à attendre encore (14°, 11,30 €).

    — Malo 2016, trois années en fût de bois (touriga nacional et castelão, 14°, 10 €).

    4. MON RÊVE DE SETÚBAL

    Une nuit, je me suis éveillé en sursaut au milieu d’un rêve : sous l’eau caressante au large de la péninsule de Setúbal, une image m’apparaissait, celle d’un dauphin et d’une sirène, un peu comme sur la photo ci-dessus.

    Ce n’était pas l’emprise du vin, je n’en avais pas bu (recracher n’est pas ingurgiter), mais sans doute la très grande taille du king size bed de la Pousada Castelo da Palmela sur lequel je pouvais m’ébattre sans réserve.

    J’en rêve encore.

    5. QUELQUES CHIFFRES 2018

    Superficie du vignoble portugais: un peu moins de 190 000 hectares contre 240 000 il y a 10 ans (Languedoc 236 000 ha).

    Dix régions: Minho; Trás-os-Montes, la plus grande (4 sous-régions dont Dão, 57 000 ha); Tage; Lisbonne; Setúbal (+ Palmela, 7 300 ha, l’une des plus petites); Alentejo; Algarve; + Açores et Madère.

    Vignoble très atomisé: on parle de 300 000 exploitations équilibrées entre coopératif et privé.

    Encépagement: rouge au 3/4 castelão; blanc au 2/3 fernão pires et moscatel.

    Production: 6,1 millions hectolitres (Languedoc 13,6 Mhl). Rendements: 50 hl/ha (pour 50% de la superficie), parmi les plus faibles d’Europe. 4ème producteur européen et 11ème mondial.

    Exportation: 9ème exportateur mondial, en volume comme en valeur (952 M$). La majorité de vins embouteillés (76,8%), le vrac représentant 22,5%. Principaux clients: France (14,5%), USA (10%), Allemagne (9%), UK (9%), Brésil (6,50%).  

    Tweet
  • LES VIGNERONNES DE SETÚBAL (5)

    par Daniel J. Berger | Nov 21, 2019

    ŒNOTOURISME EN ALENTEJO : HERDADE DO SOBROSO

    Derrière chaque vigneron heureux, ou plutôt à côté, il y a très souvent une épouse, une compagne, en tout cas une femme… Ici à la Herdade do Sobroso, la vigneronne c’est aussi Sofia, épouse de Filipe Teixeira Pinto. Ils ont fait tous les deux les mêmes études d’œnologie et conduisent leur affaire main dans la main et cœur à cœur.

    Excursion en Alentejo au sud d’Evora à la Herdade do Sobroso, « Domaine des chênes-liège » près de Beja, ville de 40 000 habitants où s’est tenu en octobre le salon VINIPAX.

    La Herdade do Sobroso Wine & Country House s’étend sur 1 600 hectares, dans la région de Vidigueira (territoire dont Vasco de Gama avait été fait comte par le roi Manuel 1er *). Elle est bordée au nord par la Serra do Mendro, à l’est par le fleuve Guadiana qui longe la frontière de l’Espagne toute proche et va se jeter dans l’Atlantique entre Castro-Marim (Portugal) et Ayamonte (Espagne). Et au sud par une vaste plaine qui s’étend à perte de vue.

    Les 60 hectares de vignes de cet imposant domaine ont été plantés ex nihilo en 2001 et 2002 au milieu de cette étendue gigantesque, à proximité du barrage d’Alqueva qui retient le plus grand lac artificiel d’Europe en volume et en superficie (250 km2).

    Le vignoble de la Herdade Sobroso est alimenté naturellement en eau

    Sofia et Filipe étaient encore étudiants en œnologie quand le père de Sofia, l’architecte António Ginestal Machado, a décidé d’acquérir la propriété, traçant ainsi une voie au jeune couple : 1) développer un vaste domaine viticole, 2) créer un espace architectural de qualité, et 3) devenir une entreprise dynamique enracinée dans cette terre d’Alentejo qu’ils chérissent tous deux. Après vingt années, leur pari est réussi.

    Felipe et Sofia dans leurs vignes

    D’abord les vins

    Dans cette région d’AOC (DOC au Portugal) le vignoble est planté sur des graves et des schistes rouges (fer). Le volume de production va s’établir cette année à 550 000 bouteilles — 70% en rouge (aragonez, alicante bouschet, syrah, cabernet sauvignon, touriga nacional, touriga franca, trincadeira, alfrocheiro, petit verdot), 5% en rosé, et 25% en blanc (antão vaz, arinto, alvarinho, verdelho, perrum) qui voit la demande ne cesser de croître –. Les raisins sont récoltés au coucher du soleil et à la main.

    La gamme des vins Sobroso (1)

    Consommation domestique pour 68% de la production (restaurants gastronomiques, cavistes, particuliers en direct); exportation pour 32% (Brésil, Angola, USA et Canada, Europe de l’Est, Chine).

    La gamme des vins Sobroso (2) et à droite l’eau de vie Arché

    Quatre Jeeps nous convoient au sommet d’une des collines enserrant la propriété, qu’on aperçoit 300 mètres plus bas longée par les méandres du Guadiana. Nous sommes montés là-haut pour déguster le blanc antão vaz dans un seau à glace sous le chaud soleil d’octobre (samedi 12). C’est un dépaysement total. Le vin est très élégant : « il plaît aux Allemands et aux Autrichiens, » affirme fièrement Filipe.

    La Herdade do Sobroso vu d’une colline à 300 m d’altitude

    Au déjeuner nous sont servis les rouges 2016 Reserva Barrique Select, et Collection (alicante bouschet et syrah à 50%) eux aussi d’une belle prestance.

    Luxury Wine Hotel

    Depuis la modernisation des vignobles au Portugal dans les années 1980-90, les viticulteurs ont en majorité, en tout cas dans l’Alentejo, doublé leurs chais d’une installation d’œnotourisme pour rendre leurs vins encore plus attrayants.

    La Herdade do Sobroso Wine & Country House a énormément de charme. Sofia et Filipe en vantent « les arômes chauds de l’Alentejo qui se mélangent aux senteurs africaines avec un touche exotique d’Orient.« 

    Si la résidence entourée de cours d’eau au milieu de chênes-liège, d’oliviers et de vignes, est de proportion modeste (catégorie « Great Small Hotel » de Trip Advisor) — 11 chambres, restaurant cosy, piscine de dimension modeste, petit salon de lecture –, elle n’en est pas moins luxueuse.

    Et les activités touristiques sont très nombreuses : accueil et restauration gastronomique (une cheffe cuisinière à plein temps, des produits de terroir), dégustations et œnologie, balades dans les vignes, événementiel (mariages par ex.), pêche et chasse, observation de la faune et de la flore, vol en ballon (à l’aube) sur le Guadiana jusqu’au lac Alqueva. Et safari photo en Jeep au milieu des cerfs, mouflons et marcassins : comme une petite randonnée africaine.

    La Herdade Sobroso Wine & Country House dans son environnement sauvage

    Nous avons été reçus avec beaucoup d’égards, Sofia et Filipe Teixeira Pinto ont prouvé qu’ils savent accueillir, un gage pour les œnophiles et touristes du monde entier qui viennent stationner dans ce coin de paradis. Ne pas hésiter, prix raisonnables.


    Herdade do Sobroso | Apartado 61, 7960-011 Vidigueira.
    https://www.herdadedosobroso.pt/en/index.php N 38º 10´38´´W 7º 35´43´´
    +351 284 456 116  |  +351 284 456 117  |  +351 961 732 958
    geral@herdadedosobroso.pt | adega@herdadedosobroso.pt


    (*) Manuel 1er le Ventureux (1469-1521), roi du Portugal et des Algarves, de chaque côté de la mer en Afrique, duc de Guinée et de la conquête, de la navigation et du commerce d’Éthiopie, d’Arabie, de Perse et d’Inde, par la grâce de Dieu. Son règne est marqué par la découverte du Brésil et de la route des Indes, la conquête de l’Orient, une réorganisation judiciaire et les Ordenações Manuelines, un essor des lettres et de la culture donnant naissance notamment au style architectural « manuelin. »

    Tweet
  • LES VIGNERONNES DE SETÚBAL (4)

    par Daniel J. Berger | Nov 15, 2019

    QUINTA DO PILOTO

    Après les vigneronnes voici un vigneron et pas des moindres. Patronyme : Cardoso, l’un des plus anciens et respectés de la région. Prénom : Filipe, quatrième génération d’hommes à la tête de Quinta do Piloto.

    Pour continuer à justifier le titre de cette série, ce post est dédié à une femme, Liz Palmer, journaliste canadienne qui n’a pu nous rejoindre dans ce périple en raison du décès de sa mère.

    Filipe, 4ème génération de Cardoso à Palmela

    La propriété fondée au début du XXème siècle par Humberto Cardoso à son retour du Brésil où il était parti faire fortune, englobait 500 hectares.

    Si la superficie est ramenée aujourd’hui à 300, c’est que Filipe Cardoso, 3ème successeur du fondateur, a choisi de ne travailler que les meilleures parcelles des meilleurs terroirs.

    Il exploite notamment 130 ha de vignes de 40 à 70 ans de Castelão, Fernão Pires, Moscatel.

    Et de Moscatel Roxo, qu’il a replanté pour participer au sauvetage de ce nectar légendaire du même nom, qui menaçait de disparaître.

    En 1900, Humberto da Silva Cardoso part faire fortune au Brésil. Il en revient vite, comme il était parti, toujours à la recherche d’un projet de vie. Il parie alors sur le développement de l’automobile dans son pays et crée une compagnie de bus, Auto-cars Palmelense, pionnière au Portugal, fournisseur de la compagnie nationale Rodoviária Nacional.

    Autocar Palmelense

    Il va finalement vendre son entreprise florissante et en investir le capital dans la viticulture qui commence à s’étendre dans la région, en achetant trois grandes propriétés de la Serra do Louro : Fonte da Barreira, Lau et Alboal, où il plante des vignes sur des terrains argilo-calcaires orientés au nord qui confèrent au Moscatel une fraîcheur incomparable. Le vignoble s’étend alors sur un total de 500 hectares. Il construit les bâtiments de Quinta do Piloto puis d’Adega da Serra et, une fois élu maire, le premier cinéma de Palmela.

    C’est Alvaro, l’un des deux fils du fondateur – depuis parti en lui laissant les clés pour aller faire le tour du monde avec madame –, qui prend les affaires en main. Il va hisser ce qu’il renomme Quinta do Piloto au 2ème rang des entreprises vinicoles de la région, après Rio Frio, le plus grand vignoble d’Europe à ce moment, situé au sein d’une immense propriété (17 000 ha !). Il produit 3 à 4 millions de litres vendus en vrac, volume extraordinaire pour l’époque. Alvaro s’occupe aussi d’eau… : ayant succédé à son père à la mairie, il équipe sa ville en eau courante.

    Les cuves ciment originales toujours en service aujourd’hui

    Les vignobles de Heruas do Lau, Fernando Pó et Agualva eux, sont plantés sur des sols sableux caractéristiques de la future appellation Palmela-Setúbal, idéaux pour les cépages traditionnels.

    Le neveu d’Alvaro, prénommé également Humberto, ingénieur agronome, prend la suite. Il aime aujourd’hui raconter le passé, alors que son fils Filipe préfère le présent et l’avenir. Diplômé d’œnologie à Montpellier, Filipe a fait passer la production du vrac à la bouteille, évolution rêvée par la 3ème génération devenue réalité il y a une quinzaine d’années avec la 4ème qu’il incarne. C’est lui qui nous accueille aujourd’hui.

    L’idée de réduire la superficie du vignoble à 300 hectares pour privilégier les parcelles les plus qualitatives, c’est lui. Il comprend désormais 130 ha d’anciens vignobles situés à l’Herdade (domaine) Fonte da Barreira. Les vignes de 40 à 70 ans comprennent les cépages castelão, fernão pires et moscatel. Les vignobles de Lau et d’Agualva sont, eux, plantés en aragonez, trincadeira, touriga nacional, antão vaz et arinto, ainsi qu’en syrah et cabernet. Filipe Cardoso embouteille 50 000 litres/an et vend le gros de sa production. Confiant en l’avenir du cépage moscatel roxo risquant l’extinction, il en a augmenté la surface plantée de 2 ha il y a 25 ans à 70 aujourd’hui. Le lancement de la marque Quinta do Piloto et d’une variété de gammes telle la Collection Piloto, c’est encore lui.

    Les lignes Piloto Collection

    La vinification en amphores d’argile et le vieillissement des moscatels dans d’anciens fûts de cognac, c’est toujours lui. ll tient à préciser : « les vins de la Quinta do Piloto d’aujourd’hui ne sont pas en rupture avec la tradition familiale, nous l’avons simplement modernisée : par exemple, c’est par gravitation que les raisins descendent depuis les collines jusqu’aux anciennes cuves ciment, l’égrappage est tout ce qu’il a de plus classique. »

    Les bâtiments initiaux modernisés, surplombés par les vignes qui les entourent

    Les installations sont réparties sur deux lieux : la partie ancienne (ci-dessus) dotée du matériel traditionnel qui continue à être très apprécié et des cuves ciment historiques utilisées pour les vins rouges, en particulier le castelão.

    Les bâtiments plus récents en hauteur également dominant l’estuaire du Sado au loin qu’on ne voit pas)

    Et les bâtiments abritant les équipements récents (ci-dessus), notamment les cuves inox pour les blancs en particulier le moscatel. Dans les deux types de cuve, des capteurs géants contrôlent la température.

    DÉGUSTATION

    Filipe Cardoso nous offre une dégustation en règle

    — Siria 2018 Blanc 12°5. 9 € — Édition limitée provenant du petit vignoble Malhada Alta à la Lau. Mise en bouteille en janvier 2019. Minéral, frais et léger, légèrement salé.

    — Moscatel Roxo 2018 Blanc 13°5. 9 € — Couleur paille aux reflets dorés. Intensité aromatique, notes de fleurs blanches, d’abricot sec, litchi, fruits de la passion. Le caractère minéral devient pétrolé.

    — Reserva Blanc 2015 AOP Palmela 13°. 16 € — Beau vin. Assemblage roupeiro, fernando pires, antão vaz, arinto. Minéralité, beurre, fruits secs.

    — Piloto Collection Touriga Nacional Rouge 2017 14°5. 9 € — Reflets grenat. Notes florales. Bois très présent (chêne français 70%, chêne américain 30%). Corsé s’adoucissant en bouche sans perdre son équilibre. Fraîcheur malgré tout.

    Sept des huit vins dégustés le 10.10.19

    — Vinha dos Pardais Rouge 2014 14°. 16 € (absent de la photo) — Petit vignoble situé à l’Herdade de Agualva, connu pour attirer les pardais (passereaux). 12 mois en barrique et 2 ans de bouteille avant commercialisation. Cépages alicante bouschet, touriga nacional, castelão, syrah. C’est un vin « chaud » et imposant aux arômes complexes de vanille, prune, fleurs, chocolat, cannelle. Intense et frais en bouche, intense, velouté, structuré. Finale de café espresso. Production 3 000 b. Garde de 15-20 ans.

    — Reserva Rouge 2016 AOP Palmela 14°5. 16 € — Vignoble Terras de Salo. Complanté (plusieurs cépages mélangés). Longtemps vin médecin (venant fortifier les vins plus faibles). Complexité et profondeur. Notes de prune et de petits fruits des bois, poivre, lavande. Élégant en bouche — fraîcheur, tanins lissés. Acidité naturelle. Finale très fine, longue et séductrice.

    — Moscatel de Setúbal Superior 2012 17°.  50 cl 12 € — Raisin blanc. Vieilli 5 ans en vieux foudres de cognac de 650 litres, où il continue d’évoluer (contrairement à la bouteille). Nez de tabac. Sucrosité et acidité à l’équilibre. Bonne persistance.

    — Moscatel de Setúbal Roxo 2016 17°. 50 cl 16 € — Raisin à peau et chair roses. Non filtré (peut apparaître trouble). Couleur topaze. Nez de tabac, caramel, orange, épices, touches de tilleul. Recommandation de dégustation : en apéritif, servir à 10°. Et à 16° en vin de dessert, avec un zest de citron sur un gâteau au chocolat noir ou avec un café.


    Pour le repos des randonneurs, Quinta do Piloto propose un accueil œnotouristique — Rua Helena Cardoso, 2950 – 131, Palmela – Portugal | +351 212 333 030

    Tweet
  • L’ÂME DU VIN, LE FILM

    par mtvadmin | Nov 14, 2019

    Synopsis et détails

    Les vins naissent de la rencontre de la terre, du ciel, et de l’homme… Chaque année en Bourgogne, la réussite de leur millésime est une véritable épopée.

    Le travail de la vigne et de la cave au fil des saisons aboutit à la création de vins exceptionnels, vivants, recherchés et adulés dans le monde entier : Romanée-Conti, Gevrey-Chambertin, Chambolle-Musigny, Meursault, Volnay… Ces vins portent en eux la parcelle de terre dont ils sont issus et l’âme des hommes qui leur ont donné vie.

    SORTIE HIER 13.11.19

    BANDE ANNONCE

    Tweet
  • LES VIGNERONNES DE SETÚBAL (3)

    par Daniel J. Berger | Nov 11, 2019

    PEGÕES, 4ème COOPÉRATIVE DU PORTUGAL

    Après la success story de la famille de Freitas, due en particulier à la quatrième de la lignée des femmes qui ont fait de leur entreprise vinicole un emblème de réussite — illuminant le visage des collaborateurs dès qu’ils parlent d’Ermelinda Freitas de Fernando Pó —, voici une autre réussite, celle de la Coopérative de Pegões créée ex nihilo il y a 60 ans.

    Situation de Santo Isidro de Pegões dans la région de Palmela, en haut à droite du plan

    Son nom complet est Cooperativa Agrícola Santo Isidro de Pegões. Santo Isidro, le saint des paysans, qui donne son nom à l’église de l’immense domaine donné à l’Etat portugais à la fin des années 1950 par son propriétaire, le magnat de la bière José Rovisco Pais.

    Le gouvernement de l’époque avait alors mis en œuvre un programme de « colonisation », attribuant les terres pour rien aux travailleurs agricoles et plantant plus de 800 hectares de vignes. La coopérative a été créée pour gérer les récoltes et structurer la production de vin.

    C’était bien avant la « révolution de velours » qui a entraîné à partir de 1974 un mouvement en profondeur de redistribution de la propriété au Portugal, souvent dans un grand désordre notamment à Pegões, qui a stagné pendant de nombreuses années.

    Cette période est bel et bien terminée : 15 millions € ont été investis dans de nouvelles installations de vinification, de production (presses, embouteillage et conditionnement), de stockage (3 000 barriques de vieillissement réparties en plusieurs chais), et dans les accès (réception des vendanges, livraison, etc.). L’ensemble est spectaculaire et le résultat impressionnant.

    Une centaine de coopérateurs exploitent ici 1 200 hectares. En 2018, leur coopérative a produit 16 millions de bouteilles. « Il y a une liste d’attente d’une soixantaine de vignerons qui veulent nous rejoindre, » précise Eva, une jolie femme sure d’elle-même qui, comme celles de la Casa Ermelinda Freitas, est passionnée par son travail, attentive, convaincante, volubile (en anglais): «  la demande est bien supérieure à l’offre et nous prévoyons de passer à 18 ou 19 millions de bouteilles dans  3-4 ans. »

    Notre guide, Eva, compétente et maîtresse femme

    Après m’avoir montré les gigantesques cuves inox verticales en extérieur, elle mène tambour battant la visite des chais et des bâtiments de production sillonnés en tous sens par de jeunes femmes caristes, pour arriver au salon de dégustation où nous attend une dizaine de bouteilles. Il est 17:30, il va falloir faire vite.

    La production est à 60% vin rouge, 30% blanc dont la moitié d’effervescent, et 10% rosé, dont la proportion ne cesse d’augmenter. Le terroir « pliocénique » est celui décrit hier à Palmela par Henrique Soares : situé entre les deux réserves naturelles formées par les estuaires du Tage et du Sado, essentiellement sableux, posé sur un réservoir d’eaux souterraines, les vignes sont bien protégées par les collines de l’Arrabida —, climat méditerrannén tout proche de l’Atlantique, dans un décor majestueux propice à l’œnotourisme.

    San Isidro de Pegões, proche de Fernando Pó (Casa Ermelinda Freitas)

    Exportation pour 35% de la production dans 40 pays dont une bonne partie en Afrique ex-lusophone et au Brésil. Classée 37ème coopérative du monde et 4ème au Portugal. Nombre incalculable de médailles d’or dans les concours internationaux.

    LA DÉGUSTATION porte sur les rouges monocépage (100 % d’un même) d’Adega de Pegões, l’une des sept gammes de la coopérative. Les vins titrent 14°.

    Merlot 2016 (4 €) : le premier des 7 frères de cette gamme monocépage à avoir été produit (étiquette identique, de couleur différente pour chacun); aragonez 2016, créé en 2004 (4 €); syrah 2017, le plus populaire (4 €) — le 2ème vin, tout à fait honorable, plus léger, est à 2,50 €; touriga nacional 2017 (5,60 €); trincadeira 2015 ci-contre (5,60 €); alicante bouschet 2016 (5,60 €); cabernet sauvignon 2016 (5,60 €) : comparé à des CS français notamment bordelais, où ce cépage est considéré dans certaines parties, le libournais par exemple, comme « tardif  » et « long à murir » et qui peut se montrer parfois un peu rude dans les assemblages, il est là léger, d’une rectitude remarquable, ample en bouche, fin et racé, désaltérant (****/5).

    La dégustation des rouges monocépage est complétée par celle d’un blanc 2018 : assemblage équilibré bien que complexe (30% fernão pires, 25% antão vaz, 25% verdelho, 10% arinto, 10% chardonnay), sans grande typicité, goût international. D’un rouge Sélection (25% touriga nacional, 25% trincadeira, 25% cabernet sauvignon, 25% syrah) sans véritable personnalité (7,50 €). Et d’un Grande Reserva produit juste à 10 000 exemplaires (syrah 35%, touriga nacional 30%, aragonez 20 %, alicante bouschet 15%), puissant, à attendre (14,5°, 15 €). Et clôturée par un moscatel de Setúbal 100% (17,5°, 4,50 €).

    Les vins de la Coopérative de Pegões sont en vente à Auchan, Intermarché, Lidl


    PROCHAINE ÉTAPE : QUINTA do PILOTO

    Tweet
  • WINE DIPLOMACY, BIS

    par mtvadmin | Nov 10, 2019

    HOW TO SERVE TO A PRESIDENT

    From Chris Mercer | DECANTER | November 8, 2019

    A surprise request led to Shanghai-based sommelier Jean-Marie Pratt hosting a wine tasting for the presidents of France and China in front of the world’s media earlier this week.

    No pressure: Jean-Marie Pratt presents wines to presidents Emmanuel Macron and Xi Jinping, with the media watching on. Credit: Ludovic Marin / AFP / Getty

    A plan was set; President Emmanuel Macron and Chinese Premier Xi Jinping would taste top French wines together at a Shanghai expo on 5 November as they sought to tighten trade relations between their nations — before enjoying a private dinner that evening.

    But, French officials needed to find someone on the ground who could host the tasting. « I’d known for about two weeks, but I didn’t mention it to friends — I wasn’t sure if it was really going to happen, » said sommelier Jean-Marie Pratt, a partner at Liber Wines in China and who has lived in the country for seven years.

    Did President Macron just call him up? That’s not a million miles away, according to Pratt, who has worked in Michelin-starred restaurants and is also a judge at the Decanter Asia Wine Awards. « I was contacted by the French embassy [in Shanghai] and they said they needed a sommelier to host a wine tasting during Macron’s visit. »

    « The embassy then added that the tasting would involve both Macron and Xi Jinping together, on the opening day of the International Import Expo in Shanghai, » he said.

    They were Louis Latour’s Corton Grancey Grand Cru 2010, Gérard Bertrand’s Château L’Hospitalet 2016 from La Clape appellation in Languedoc-Roussillon, plus Château Cheval Blanc 2006.  Officials initially thought that the presidents might only stop by a few moments.  Perhaps the line-up changed their minds. « They actually stayed for about three minutes, » said Pratt, who served all three wines.

    The two leaders sampled the Burgundy wine first, followed by Bertrand’s Languedoc wine and then the Bordeaux from Château Cheval Blanc.  « Macron was very engaging and very enthusiastic, » he said. « Xi was very responsive and was also making some comments [via a translator]. »  The Chinese premier was understood to have said that he enjoyed the wines and he also spoke about a ‘quality drive’ within China’s domestic wine industry in recent years.

    On the day, Pratt tasted through the wines an hour before the presidents arrived.  But he was also instructed to taste the wine in-front of the two leaders, before they had a sip themselves.

    « I’ve worked for Gordon Ramsay, so I know pressure, » he said. « I just told myself in the morning that I’m going to do my job, like in a Michelin restaurant. »

    He credited his time working alongside the late Gérard Basset for helping him to « learn a lot of tips on how to act when you’re in a stressful situation in a restaurant ».

    For now, it’s back to the day job. « It was an extremely special experience. I’ve had so many messages from Chinese friends, » said Pratt.  « In your lifetime, you might meet the head of State of your own country, but for a European to meet the Chinese President is extremely rare. »

    Tweet
« Entrées précédentes
Entrées suivantes »

Langage :

Recevoir l’actualité de Mton vin.net !

Loading

TAGS

Bio-Biodynamie (29) Bordeaux (35) Bordeaux en primeur (7) Bourgogne (16) Californie (6) Canada (16) Cercle Mtonvin (31) Champagne (7) Chine (14) Château Trébiac (8) Climat (10) Concours de vins (12) Crus Bourgeois (6) Cuvée spéciale (8) Espagne (17) Festival Musica Vini (29) Giboulot (5) Goût du Vin (9) Graves (16) Greek wines (9) Humour (8) Israel (8) Italie (19) Japon (5) Languedoc-Roussillon (9) Le vin et l'histoire (16) Littérature (41) Loire (12) Médoc (5) Pessac-Léognan (9) Politique (11) Portugal (5) Rioja (6) Robert Parker (8) Santé (15) Sauternes (6) Siliakus-Sablet (16) Séville (5) U.S.A (11) Vignerons Français (18) Vin et Cinéma (8) Vin et Musique (26) Vin et Religion (9) Vins du monde (58) Voyages-Dégustations (54)

Derniers Articles

  • IVAN MASSONNAT ET LA PAULÉE D’ANJOU
  • ANJOU: LA PAULÉE PREND DE L’AMPLEUR
  • SIGOGNAC: LE VIN ET L’HOMME (2)
  • SIGOGNAC: LE VIN ET L’HOMME (1)
  • MUSICA VINI 9ème ÉDITION LE 10.09
  • 14 MUSCLES POUR 1 BOUCHON
  • CUVÉE SPÉCIALE n°8: FICHE TECHNIQUE

Tous les posts

  • août 2022 (1)
  • juillet 2022 (3)
  • juin 2022 (2)
  • mai 2022 (3)
  • novembre 2021 (1)
  • septembre 2021 (1)
  • août 2021 (1)
  • mars 2021 (1)
  • février 2021 (1)
  • janvier 2021 (1)
  • octobre 2020 (2)
  • juin 2020 (3)
  • mars 2020 (2)
  • février 2020 (2)
  • janvier 2020 (4)
  • décembre 2019 (3)
  • novembre 2019 (8)
  • octobre 2019 (3)
  • septembre 2019 (1)
  • août 2019 (4)
  • juillet 2019 (4)
  • juin 2019 (3)
  • mai 2019 (5)
  • avril 2019 (3)
  • mars 2019 (6)
  • décembre 2018 (4)
  • septembre 2018 (2)
  • août 2018 (2)
  • juillet 2018 (1)
  • mai 2018 (1)
  • avril 2018 (2)
  • mars 2018 (3)
  • février 2018 (3)
  • janvier 2018 (2)
  • décembre 2017 (1)
  • septembre 2017 (1)
  • août 2017 (2)
  • juillet 2017 (1)
  • juin 2017 (3)
  • mai 2017 (4)
  • avril 2017 (4)
  • mars 2017 (9)
  • février 2017 (10)
  • janvier 2017 (7)
  • avril 2016 (3)
  • décembre 2015 (4)
  • novembre 2015 (3)
  • octobre 2015 (4)
  • septembre 2015 (2)
  • août 2015 (8)
  • juillet 2015 (2)
  • juin 2015 (1)
  • avril 2015 (3)
  • mars 2015 (9)
  • février 2015 (12)
  • décembre 2014 (5)
  • novembre 2014 (1)
  • octobre 2014 (6)
  • septembre 2014 (1)
  • août 2014 (7)
  • juillet 2014 (4)
  • juin 2014 (5)
  • mai 2014 (3)
  • avril 2014 (3)
  • mars 2014 (9)
  • février 2014 (13)
  • janvier 2014 (6)
  • décembre 2013 (1)
  • novembre 2013 (3)
  • octobre 2013 (8)
  • septembre 2013 (8)
  • août 2013 (13)
  • juillet 2013 (6)
  • juin 2013 (2)
  • mai 2013 (9)
  • avril 2013 (7)
  • mars 2013 (3)
  • février 2013 (3)
  • janvier 2013 (9)
  • décembre 2012 (4)
  • novembre 2012 (3)
  • septembre 2012 (2)
  • août 2012 (2)
  • juillet 2012 (4)
  • juin 2012 (5)
  • mai 2012 (3)
  • avril 2012 (7)
  • mars 2012 (6)
  • février 2012 (2)
  • janvier 2012 (1)
  • décembre 2011 (4)
  • octobre 2011 (2)
  • septembre 2011 (1)
  • août 2011 (3)
  • juillet 2011 (7)
  • juin 2011 (10)
  • mai 2011 (13)
  • avril 2011 (2)
  • mars 2011 (7)
  • février 2011 (11)
  • janvier 2011 (12)
  • décembre 2010 (16)
  • novembre 2010 (3)
  • octobre 2010 (11)
  • septembre 2010 (3)
  • mai 2010 (4)
  • avril 2010 (5)
  • mars 2010 (8)
  • février 2010 (11)
  • janvier 2010 (13)
  • décembre 2009 (15)
  • novembre 2009 (13)
  • octobre 2009 (5)
  • septembre 2009 (1)
  • août 2009 (1)
  • juillet 2009 (5)
  • juin 2009 (5)
  • mai 2009 (7)
  • avril 2009 (9)
  • mars 2009 (13)
  • février 2009 (14)
  • janvier 2009 (16)
  • décembre 2008 (6)
  • novembre 2008 (3)
  • octobre 2008 (1)
  • août 2008 (1)
  • juillet 2008 (3)
  • juin 2008 (5)
  • mai 2008 (9)
  • avril 2008 (18)
  • mars 2008 (1)
  • février 2008 (1)
Copyright Mtonvin 1999 -2019 - D.Berger - Paramétres de confidentialité - Développement Agence Exotikarts