LOIRE (3) : LAISSEZ VENIR À MOI LES PETITS CÉPAGES
DANIEL J. BERGER
Serpentant sur plus de 1 000 km de Roanne à Nantes, la Loire est bordée de vignobles dissemblables. Le couloir ligérien produit des vins dont la grande variété s’explique par les différences de géographie, de géologie et de climat, et autant par celles de la bonne vingtaine de cépages. Les plus traditionnels sont connus : en blanc le sauvignon, le chenin ou le melon; et en rouge le cabernet et d’autres comme le gamay sur les coteaux roannais et en Touraine.
Le courant « résurrectionnel » européen de réhabilitation de « petits » cépages, autochtones oubliés ou menacés, passe aussi par la Loire Valley.
Allons-y voir et goûter.
Depuis une décennie, de multiples initiatives d’associations ont pour objectif commun de réimplanter la vigne pour redonner vie à un « pays », c’est-à-dire d’en faire un outil de développement local, créateur de lien social et de mise en valeur du patrimoine, doublé d’une volonté de réhabiliter les cépages anciens. Cet état d’esprit se propage dans l’Europe viticole Italie en tête (500 cépages autochtones répertoriés contre 350 en France) et les associations qui mènent ce courant « résurrectionnel » tentent de s’organiser entre régions pour travailler ensemble sur un plan paneuropéen de réhabilitation puis de commercialisation de vins d’un type nouveau à partir d’anciens cépages.
1. Des cépages de Loire, le plus connu est le chenin blanc (ou pineau de la Loire* anciennement), emblématique de l’Anjou-Touraine, qui mûrit (tard) sur les coteaux du Layon, à Savennières, en Saumurois et à Vouvray, cépage indiscuté, qui s’étend un peu partout dans le monde. (suite…)