par Daniel J. Berger | Mai 26, 2013
ÉDITIONS GRASSET — PRIÈRE D’INSÉRER
Dans ce pamphlet-manifeste, Jacques Dupont, chroniqueur vin au magazine Le Point, dénonce les excès
du moralisme ambiant pour en chercher les causes, en souligner le ridicule, et en indiquer les remèdes.
À notre tour : invignons-nous !
La France a deux grandes spécialités : son vin, et sa capacité à entraver tout ce qui peut faire fonctionner
et briller le pays. La loi Evin réunit les deux. Elle interdit toute publicité et au-delà toute communication, émission ou reportage portant sur le plaisir du vin.
Un moralisme sournois pèse sur notre démocratie.
Au pays des grands crus que le monde entier nous envie,
il est proscrit sous peine de lourdes amendes, de commenter une dégustation professionnelle ou un repas associant mets et vins, bien que le repas gastronomique à la française soit inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, et que le vin représente en France la seconde rentrée de devises après l’aéronautique (soit 41 Airbus tous les ans !).
Comment, au pays des sans-culottes assoiffés autant de liberté que de vin en est-on arrivé là ? Né de la défaite
de 1870 et de la volonté de trouver un bouc émissaire, l’hygiénisme et le prohibitionnisme ont engendré une médi-
calisation de la société. Au nom du risque zéro, l’action,
la décision et la responsabilité de chacun s’effacent devant le « Nous savons mieux et décidons à votre place » de soi-disant experts pas toujours désintéressés.
D’où vient cette idéologie culpabilisante confinant au ridicule ? Va-t-on interdire les « routes des vins » sous prétexte qu’il ne faut pas associer les mots « route » et « vin » ? Face à cette prohibition rampante, l’éducation, l’apprentissage du goût, et la transmission du savoir à nos enfants doivent être remis en avant !