CHRISTIAN MARTEL

En manière de préparation du voyage-dégustation Mmmm… ton vin! en Beaujolais
dont on entend parler depuis pas mal de temps,
Marie-Odile et moi avons récemment
rendu visite à deux des domaines que nous avions appréciés il y a plusieurs années :

le Domaine du Paradis à Saint-Amour, propriété de Maurice Delorme, et

le Domaine des Brureaux à Chénas, tenu aujourd’hui par Nathalie Fauvin.
Domaine du Paradis à Saint Amour — Nous l’avions découvert en 1992, le vin était bon, le nom nous avait amusés et nous l’avions retenu pour le repas de mariage de notre fils Arnaud en 1994.

À maintenant 82 ans, le propriétaire Maurice Delorme (à droite) continue de suivre son exploitation plantée en gamay à Saint-Amour, et aussi en chardonnay à Pouilly-fuissé. Son gendre s’occupe de la vinification et sa fille de la gestion : le domaine pourra grâce à eux survivre à son fondateur.

Les ventes en direct s’élèvent à 10 000 bouteilles/an de Saint-Amour et à 2 000 de Pouilly-fuissé. La production qui n’est pas vendue directement à la propriété est commercialisée par Dubeuf, sous le nom original du domaine. Il n’y a pas de stock d’années précédentes disponible sur place.

Nous avons dégusté les 2011, tout frais et bien faits, qui doivent attendre pour prendre toute leur plénitude.
Prix départ cave : Saint-Amour 2011 à 6,70 € et Pouilly-fuissé 2010 à 10,70 €.

En Paradis est un climat reconnu de Saint-Amour—Bellevue, et les voisins s’en partagent le nom : on trouve à proximité un Domaine des vignes de Paradis au fort dynamisme commercial, et un Ô Cœur de Paradis

L’on sait maintenant que le domaine du Paradis pourra survivre à Maurice Delorme, et que nous avons de belles années devant nous pour venir goûter ce bon Saint-Amour !

Domaine des Brureaux à Chénas — Lors d’un passage en Beaujolais en 1979, nous avions fait escale aux Maritonnes, excellente maison de Romanèche Thorins, patrie de Georges Dubeuf. La maîtresse de maison, Madame Fauvin, que j’avais interrogée en vue de trouver un bon Chénas, m’avait indiqué le domaine des Brureaux, tenu à cette époque par son père, Émile Robin. Nous lui avions rendu visite, avions dégusté, aimé, acheté et commandé son excellent vin pendant des années.

En cherchant un hébergement pour notre voyage en mai dernier, je suis tombé sur l’Auberge des Hauts de Chénas, dont le site faisait justement référence à ce domaine des Brureaux.

Émile Robin a divisé la propriété en deux : 8 ha sont revenus à son fils, et 5,5 ha à sa fille Madame Fauvin. Et c’est sa petite-fille Nathalie (ci-contre) qui a repris l’exploitation de la partie du vignoble de sa mère. Elle a ouvert une auberge de cinq chambres dans la maison du grand-père Emile, que lui-même nous avait fait visiter lors de notre passage il y a plus de 30 ans !

Nous avons donc séjourné  à l’Auberge des Hauts de Chénas — chambre sympathique, salle de bain design et repas simples mais goûteux le soir, avec plats locaux et vins du domaine : c’est la maman de Nathalie, ex-patronne des Maritonnes, qui est aux fourneaux.

Avant de se consacrer complètement à son vignoble, Émile Robin était restaurateur; son fils l’a été lui-même à Chénas; sa fille a tenu Les Maritonnes; et sa petite-fille Nathalie, avant de reprendre sa partie du vignoble, avait fait ses débuts aussi dans la restauration : cuisine et viticulture sont vraiment dans le patrimoine génétique de la famille !

Implanté à cheval sur Chénas et La Chapelle-de-Guinchay, le domaine des Brureaux est conduit en viticulture traditionnelle : cépage unique, le gamay noir « à jus blanc », taille courte en gobelet, vendanges manuelles, protection raisonnée, apports naturels. Le vin est élaboré dans des cuves ciment dans la plus pure tradition beaujolaise. En fonction des parcelles et de l’âge des vignes, Nathalie vinifie plusieurs crus.

Celui que nous avons préféré est le Chénas « cuvée Prestige » 2009 : issue de très vieilles vignes, de 90 ans environ, cette cuvée requiert un tri et une sélection rigoureuse des raisins avant cuvaison de 15 jours.
 Élevé ensuite une année entière en fût de chêne de 3 à 5 ans, il est mis en bouteille après filtration très légère. Un vin de garde à déguster dès aujourd’hui et à conserver durant 4 à 6 ans, que nous avons apprécié au cours de notre dîner. Prix départ : 9 € la bouteille.

Marie-Odile et moi avec Nathalie au caveau de dégustation du Domaine des Brureaux

À SUIVRE : SUR NOS PAS EN CÔTES DU RHÔNE.