DANIEL J. BERGER

Si Si… pas l’impératrice, mais SI SI… SILVANER, ainsi qu’ont baptisé les responsables du Rheinhessenwein (l’Office du vin de Rhénanie Hesse) leur grande réunion festive à Mayence le mois dernier.

Retour sur une manifestation de soutien à un cépage qui sait tenir son rang face au roi riesling, à juste titre comme l’a montré le dégustation de ce « große Silvaner-Buffet », et qui mérite d’être mieux connu bien au-delà de la région Rheinhessen.

fijev-rheinhessen-2009-frcdcric-galtier-desembolic-dsc_40902Le silvaner (1), cépage le plus répandu en Allemagne jusqu’à la moitié du siècle dernier et tombé depuis aux alentours de 10%, est bien à sa place sur le sol de la Hesse rhénane, 3ème cépage de la région avec environ 2 500 ha, derrière le mueller-thurgau (4 300 ha) et le riesling (3 800 ha). Les rendements y sont élevés, un peu plus de 100 hl/ha (25% de plus qu’en Alsace).

C’est un frère de celui de Franconie, planté là-bas pendant la guerre de Trente Ans au XVIIème siècle, appelé alors Osterheiner.

Photo Frédéric Galtier

Comment boire le Silvaner aujourd’hui ?

L’idée des organisateurs était de montrer en en présentant deux à chaque plat, qu’ils peuvent tout accompagner :
— les entrées (Vorspeisenetagère), avec un 2008 Grüner de Weinolsheim pas très « trocken » (2) (Weingut Manz (3));
— des oeufs de caille et de beluga (Halbe Wachtel auf schwarzen Beluga-Linsen) avec deux remarquables 2008, un « Classic » d’Eppelsheim (Weingut Russbach) et un Von Rotliegenden d’Oppenheim;

ogeils— les viandes (Gebratener Steinbutt in süß-saurer Currysauce auf aus1asiatischem Wokgemüse mit Basmatireis), avec un excellent « S » Geil’s Sekt- und Weingut 2007 (ci-contre à gauche), présenté par son propriétaire Rudolf Geil, vigneron-artiste parlant avec éloquence de son sacerdoce — motivation, talent, modestie —, pendant qu’était servi en intermède un 1971 Auslese (Weingut Bungert-Mauer, d’Ockenheim) (ci-contre à droite), encore vivant mais fort daté, comme son étiquette.

— Au dessert (Hausgemachte Pflaumentarte mit Sabayone und Walnusseis), deux vins de glace (Eiswein) 2008 des Weingut Köster-Wolf d’Albig et Winzer der Rheinhessen Schweiz de Wöllstein, frais, agréables, presque langoureux.
Et ce n’est pas tout !

Nous avions à déguster hors de table, répartis sur quatre présentoirs, 15 autres grands silvaners de 2008 en majorité, parmi lesquels j’ai noté les trocken des Weingut Gutzler à Gundheim; Hans Hermann Buscher à Bechtheim (2007); Kurt Erbeldinger & Sohn à Bechtheim-West; Posthof, Doll & Göth à Stadecken-Elsheim; et Pauser à Flonheim.

Si, Si… 25 Silvaners.

(1) écrit en allemand indifféremment silvaner ou sylvaner.
(2) La mention trocken (sec) s’applique à tout vin non doux, lapalissade indémontable qui n’explique pas pourquoi on pourrait s’en abstenir en apportant la mention doux aux non secs. Clair non ?
(3) Weingut = domaine (gut = bien, au sens patrimonial).