HERVÉ LEBEC
Il fut un temps (1985) où jeunes éditeurs naïfs, Hélène et moi connûmes quelque succès à éditer un choix de poèmes amoureux, érotiques et bachiques de Pierre de Ronsard. Le récent « post » « Chantons blanc et rouge » m’incite à y replonger me faisant croire qu’il y avait là matière à Blog.
Ronsard, érotique et bachique c’est déjà une surprise en soi. Bloggeur ? le raccourci est audacieux. Tentative :

« Boivon, le jour n’est si long que le doy :
Je perds, amy, mes soucis quand je boy.
Donne moy viste un jambon sous ta treille,
Et la bouteille
Grosse à merveille
Glou-gloute aupres de moy :
Aveq la tasse et la rose vermeille
Il faut chasser esmoy.
« 

Ou encore

« La terre les eaux va boivant,
L’arbre la boit par sa racine,
La mer salée boit le vent,
Et le soleil boit la marine ;
Le Soleil est beu de la Lune ;
Tout boit, soit en haut ou en bas :
Suivant ceste reigle commune
Pourquoy donc ne boirons-nous pas ?
« 

(De par les près mignards et frétillards : choix de poèmes érotiques et bachiques réunis par JH Rousseau – Préface de Robert Sabatier – Editions du Cherche-Lune, 1985).

Si par hypothèse cela intéressait, j’ai en réserve un soyeux Discours du verre (« O gentil verre, oseroy-je bien dire – Combien je t’aime, et combien je t’admire ? « ) qui pourrait ne pas déparer pour la suite (à défaut de l’érotique « Le savoureux plaisir… » merveille métrique si peu connue qui malheureusement n’a pas sa place sur un blog consacré au vin).

HL