MICHEL MARMIN
Amis buveurs, lisez et écoutez Gabriel Matzneff !
Le recueil de chroniques Vous avez dit métèque ?, dernier livre de Matzneff, confirme son talent de serviteur de la langue et son amour de la vie.
« Que vais-je boire ? Je n’ai pas encore converti Iza Guyot à mon vin préféré, à ma bouteille fétiche : un clavelin de vin jaune de Château-Chalon; en revanche, elle me fait découvrir le la-tour-de-by 1991, à la robe pourpre, aux arômes de violette et de réglisse. Ce superbe médoc m’enchante, et je m’apprête à le siroter religieusement, en vrai mousquetaire. » — Passage d’une chronique au Figaroscope en 1995, attablé au Bistro du port (disparu depuis) lorsque la belle Iza officiait aux fourneaux.
Le recueil de chroniques que constitue Vous avez dit métèque ?, dernier livre de Matzneff paru, confirme non seulement, s’il était besoin, le talent de ce merveilleux et intraitable serviteur de la langue française que nous admirons depuis maintenant des lustres; mais encore, il montre à l’envi que cet amour de la langue est consubstantiel chez lui à un amour de la vie, qui est aussi une philosophie de la vie. Pour ceux qui, faute de l’avoir lu, en douteraient ou en auraient reçu une idée fausse, voici un passage particulièrement bien frappé, paru à l’origine dans la revue Krisis en 1991 :
« Je suis un hérétique, un gnostique, mais j’ai néanmoins une idée traditionnelle de ce que sont le bien et le mal. Je n’y ai d’ailleurs aucun mérite, tant cela est irrationnel, instinctif. Je sais par exemple que l’acédie est le mal. Une journée où j’ai traîné, paressé, somnolé, cafardé, est une journée mauvaise qui me fait horreur. À l’inverse, je sais que l’amour est un bien. Une journée où le matin j’ai écrit une belle page, l’après-midi fait l’amour avec une jeune personne, le soir vidé une bonne bouteille avec un vieux copain, est une journée bénie que je remercie le Ciel de m’avoir permis de vivre. »
Plus loin, dans cette même chronique, Matzneff, qui ailleurs célèbre les beautés et les vertus de la religion orthodoxe, précise la perspective :
« Tuer le veau gras, très bien, mais à condition d’être capable de jeûner. Les joyeuses libations de la fête de Pâques n’ont de valeur et d’agrément que si elles sont précédées par les austérités du grand carême.
« L’Occident moderne a presque totalement perdu ce sens du carême, du jeûne, de l’effort ascétique, et c’est pourquoi sa morale “permissive » (hideux néologisme à la mode) est si répugnante. L’hédonisme de Pétrone est un idéal aristocratique et dandy qui n’a rien à voir avec les plaisirs crapuleux de Tigellin. Or, la société de consommation à l’américaine qui est aujourd’hui la nôtre, c’est le règne de Tigellin. »
Amis buveurs, lisez et écoutez Matzneff ! Son Vous avez dit métèque ? vous sera un vade-mecum.
MM
Vous avez dit métèque ?, Gabriel Matzneff, Ed. La Table Ronde, 418 p., 21,50 €.
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MAINTENANT QUELQU’UN POURRAIT-IL NOUS PARLER DE CE LIVRE ?
Matzneff parfaitement consommable par la sphère googlo-marchande.
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Hervé – l’amour avec 2 m, c’est forcément le grand, m’pah? Voudrais-tu que GM inverse – peut-être en boire une bonne avec une jeune personne et faire l’amour avec un vieux copain ?
Une gêne vis-àvis de Matzneff : l’ammour se fait toujours avec « une jeune personne » (un euphémisme ?) et les bouteilles se vident « avec un vieux copain ». La qualité littéraire ne justifie pas toujours la complaisance …
Agacement !